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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/191

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Elle est d’un Sexe à voir avec quelque tristesse
Que ses Adorateurs l’osent abandonner,
Mais qu’elle se fasse justice.
Ses bienfaits sont souvent suivis de trahison ;
Elle ne fait jamais de bien que par caprice,
Et le Dieu des François n’en fait que par raison.
Il récompense le mérite,
Sans même qu’on l’en sollicite,
Et pour se rétablir, la Fortune aujourd’hui
Doit se ranger auprès de lui.
On oubliera son inconstance,
Et par un surprenant effet,
On lui croira de la prudence,
Et c’est ce qu’on n’a jamais fait.

  
À La Renommée.

Pour vous répondre aussi, Déesse,
Le travail est pénible à remplir votre emploi ;
Mais le charme qu’on trouve à parler d’un grand Roi,
Ne demande-t-il pas qu’on en parle sans cesse ?
Depuis que par l’ordre des Cieux
Vous publiez les merveilles
Et des hommes et des Dieux,
En avez-vous jamais rencontré de pareilles,
Ni de qui le récit vous fût si glorieux ?
Quant aux Demi-Héros qui prennent pour offense,
Que de leurs noms obscurs vous fassiez peu d’état,
À quoi bon vous charger d’actions sans éclat,
Dont jamais l’Avenir ne prendra connoissance ?
Malgré le vain orgueil dont ils sont éblouis,
Laissez-les dans la poussière,
Et donnez-vous toute entière
À publier des exploits inouïs.
Dites plus que jamais cent Héros n’ont pu faire,
Vous n’aurez qu’à nommer LOUIS,
Et dans tout l’Univers on vous croira sincère.