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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/206

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silla

C’est pour l’amour un assez doux appas,
Que de chercher à se faire craindre.

glaucus

Si le mien va trop loin, ne m’en accusez pas.
C’est vous qui le voulez contraindre
À recourir aux attentats.
Pour forcer vos désirs, je vais mettre en usage
Ce qu’en vain…

silla

Adieu, Prince, il faut me retirer
Pour ne rien ouïr davantage.
Je vois que votre amour commence à s’égarer,
Et vous estime assez pour vouloir ignorer
L’indiscrète chaleur où son transport l’engage.

glaucus

Madame, encor un mot.

silla

Je n’écoute plus rien.

glaucus

Je vous suivrai partout, et malgré vous sans cesse
Je me plaindrai de l’ennui qui me presse.



Scène IV


PALÉMON, CÉLIE.


palémon

Tout de bon, Célie, est-il bien
De se montrer ainsi tigresse ?

célie

Silla se pique trop d’avoir le cœur constant
Pour un Ingrat qui l’a quittée.
Pour moi, qui serois rebutée,