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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/207

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Si l’on m’en avoit fait autant,
Je prendrois sans façon l’offre de Galatée.

palémon

Ainsi l’amour d’un Dieu te toucheroit le coeur !

célie

N’en déplaise au Prince ton Maître,
Un Dieu, plus qu’un Mortel, en aimant fait honneur ;
Et si le moindre d’eux me montroit quelque ardeur,
Malgré ce qu’en mon âme un autre auroit fait naître,
Je m’en ferois, un sensible bonheur.

palémon

Voilà comme au brillant courent toutes les Femmes.
Elles ont beau jurer fidélité,
L’amour ne tient jamais contre la qualité
Et malgré les plus belles flammes,
L’Amant au plus rang monté
Est celui qui toujours peut le plus sur leurs âmes.

célie

Va, va, tu n’en ferois pas moins.
Malgré ce que tu m’as débité de fleurettes,
Si parmi nos Nymphes coquettes
Quelqu’une étoit d’humeur à recevoir tes soins…

palémon

Tes affaires alors pourroient bien être faites,
Car tu veux qu’avec toi je parle franchement.

célie

Sans doute ; mais Silla s’avance dans la Plaine,
Il me la faut rejoindre promptement.

palémon

Nous la rattraperons, ne t’en mets point en peine.
J’ai beaucoup à te dire, écoute seulement.

célie

Pas deux mots.

palémon

Pas deux mots ! Quoi, refuser d’apprendre…