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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/219

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palémon

Vous avez le goût bon, ma chère,
La joie est toujours de saison.

dorine

Je le crois d’humeur…

palémon

À tout faire.
Badin, tant qu’il est nécessaire,
Même un peu plus que de raison.

astérie

Il faudra faire connoissance,
Après, ne soit point en souci ;
Les plaisirs semblent naître ici,
On les y trouve en abondance.
Mais qui t’a découvert qu’au Palais de Circé
Ton Maître parmi nous s’étoit laissé conduire ?

palémon

Quand dans le Char il s’est placé,
Je n’étois qu’à vingt pas, et venois pour l’instruire
Du départ de l’Objet dont son cœur est blessé.
Silla vers ce Palais a déjà pris sa route ;
Pour en donner avis je suis vite accouru.

dorine

Quoi, presque en un moment ?

palémon

Sans doute,
Circé sortoit du Char lorsque ici j’ai paru.
Comme mon Maître est du sang de Borée,
Pour tous ceux de sa suite il a des Vents Follets,
Qui pour les transporter où tendent leurs souhaits,
Sont une voiture assurée.
L’un d’eux d’un vol léger m’a mis dans ce Palais.

astérie

Pour ton Maître Silla va n’être plus à craindre,
Il est d’autres appas qui toucheront son cœur.

palémon

Je doute qu’à changer on le puisse contraindre.
Silla seule lui plaît, et malgré sa rigueur