Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/220

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Il chérit trop les feux pour les laisser éteindre.

dorine

Ce n’est pas avec nous qu’il doit faire le fier.
Pour confondre l’orgueil, le réduire aux prières,
Nos Herbes sont à craindre, et les âmes altières
Trouvent ici peu de quartier.

palémon

Faites de votre mieux, mon Maître a des lumières
Qui le rendront aussi Sorcier
Que vous pourrez être Sorcières.

astérie

Puisque tu nous braves pour lui,
Tu n’as qu’à l’avertir qu’il songe à se défendre.

palémon

J’y cours. Si vous voulez le forcer à se rendre,
Travaillez-y dès aujourd’hui,
Et garder seulement d’être prises sans prendre.



Scène II


FLORISE, DORINE, ASTÉRIE.


dorine

Je ne sais s’il croit qu’au besoin
Son Maître contre nous aura de quoi suffire ;
Mais de nous épargner il ne prend guère soin.

florise

En badinant voilà ce qu’on s’attire.
Le grand plaisir de vous être fait dire
Qu’on ne vous craint ni de près, ne de loin !
Pour moi, qui me suis mise à composer un Charme
Pour guérir un Mari de son ombre jaloux,
Je pense avoir fait mieux que vous.
C’étoit un éternel vacarme,
Je l’apaise, et rejoins l’Épouse avec l’Époux.