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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/228

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Avecque plus de force étaler l’avantage,
J’ai pour vous plus d’amour que je n’en eus jamais.

circé

C’est trop ; en attendant des réponses plus claires,
Songez qu’aux Importuns je sais ce que je dois,
Et que mes volontés étant ma seule loi,
Ce n’est pas le moyen d’avancer ses affaires,
Que de s’obstiner avec moi.

mélicerte

Madame…

circé

Allez, et craignez ma vengeance,
Si vous osez mériter mon courroux.

mélicerte

Ciel, à quoi me réduisez-vous,
S’il faut aimer sans espérance
De recevoir jamais un traitement plus doux ?



Scène V


  
CIRCÉ, DORINE.


dorine

On est à moins inconsolable.
Quand à sa flamme il voit l’espoir ôté,
Vous vous montrez à ses yeux plus aimable
Que vous n’avez jamais été ;
Et vous voulez qu’il soit capable
De souffrir le coup qui l’accable,
Sans se plaindre qu’on l’a quitté ?

circé

Qu’il s’en plaigne, qu’il en murmure,
Je verrai ses ennuis d’un esprit satisfait,
Pourvu qu’à réparer ce qu’on m’a fait d’injure
Mon Charme ait son entier effet.