Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/230

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glaucus

Ce qui s’offre à mes yeux passe toute croyance.
Tout brille ici partout d’un éclat sans pareil,
Et par plus de magnificence
L’illustre Fille du Soleil
Ne pouvoit soutenir l’honneur de sa naissance

circé

Je puis à ce Jardin ajouter des beautés
Capables de toucher votre âme.
Naissez, Berceaux, et par vos raretés
Charmez si bien ses yeux, qu’il se plaise…

  
Un berceau s’élève tout à coup, soutenu par des statues de bronze qui le ferment, et en sont comme les supports. Il est embelli d’un bassin avec un jet d’eau ; et environné de plusieurs grenouilles, sur lesquelles il y a de petits Enfants assis.


glaucus

Ah, Madame,
Perdez cet obligeant souci ;
Il n’en faudroit pas tant pour me charmer ici.
Un seul bien…

circé

Quel qu’il soit, s’il est en ma puissance,
Parlez je ne réserve rien.

glaucus

Après une telle assurance,
Quel bonheur est le mien ?
Oui, Madame, de vous dépend ce que j’espère.
C’est dans votre Palais que mon cœur satisfait
Peut n’avoir plus aucuns souhaits à faire,
J’y jouirai d’un heur parfait ;
Et si de vos bontés rien n’empêche l’effet,
Point de félicité qui puisse ailleurs me plaire.
Charmé, dégagé de souci,
Vous me verrez, par d’éternels hommages,
Tâcher de mériter les heureux avantages
Que je puis rencontrer ici.