Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/231

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dorine, à Circé.

Il vous aime, en voilà d’assez clairs témoignages.

circé

Dorine, tout va bien, le Charme a réussi.

  
À Glaucus.

Sans m’expliquer votre reconnoissance,
Dites-moi seulement ce que je suis pour vous.

glaucus

Prendre pitié d’un feu dont les charmes trop doux
Ont trouvé mon cœur sans défense.
Tout ce que du Ciel en courroux
Peut la plus sévère vengeance,
C’est de faire qu’on aime avecque violence,
Sans être aimé de qui peut tout sur nous.

circé

Cet amour sur votre âme a-t-il assez d’empire,
Pour vous faire immoler à sa naissante ardeur…

glaucus

Quoi, vous doutez des transports qu’il m’inspire
Ah, si vous ne pouvez pénétrer dans mon cœur,
Croyez ce que mes yeux s’empressent de vous dire.
Voyez-les tout remplis de ce brûlant amour
Qui cherche par eux une voie
À pouvoir se montrer au jour.
J’ai su que Silla vient dans ce charmant séjour.
Daignez l’y retenir ; pourvu que je la voie,
Tous les plaisirs pour moi vont être de retour.
Vivre avec elle ici, me comblera de joie.
Malgré ses indignes mépris,
Mes soins fortifiés du secours de vos Charmes,
Forceront sa rigueur à rendre enfin les armes.
Souffrez l’espoir que j’en ai pris ;
Si vous êtes pour moi, ma flamme est sans alarmes.

circé

J’ai cru qu’ayant à faire choix…
Songez-vous que peut-être…