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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/255

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L’Amour seul vous en peut défendre.
Je vous en donne avis, c’est à vous d’y songer.



Scène VIII


 
GLAUCUS, PALÉMON.


glaucus

Si jusque sur Silla sa fureur s’ose étendre…
Ciel !

palémon

Vous deviez la ménager.

glaucus

Sa retraite n’est point un effet de ses Charmes.
Si par l’air à sa suite un chemin s’est ouvert,
C’est un Dieu contre moi qui lui prête des armes,
Je ne l’ai que trop découvert.

palémon

Tant pis si quelque Dieu la sert,
J’en prendrois encor plus d’alarmes.

glaucus

Tu me verrois inquiété
De voir agir la suprême Puissance,
Si je n’avois quelque assurance
D’avoir Divinité contre Divinité.
Vénus hait le Soleil, et prendra ma défense.
La voici qui paroît au milieu des Amours.
Venez, et par vos chants rendez-la moi propice,
Vous dont ici la voix m’est un charmant secours
Pour adoucir l’ennui qui cause mon supplice.

Ici on voit descendre Vénus dans son Palais, dont l’Architecture est composée et ornée de quantité d’Amours qui soutiennent la Corniche. Ils sont de marbre blanc jusqu’au milieu du corps, dont le bas se forme en