Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/254

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Confonde, en me bravant, la gloire de mon être ?
Mais de noires vapeurs obscurcissent les Cieux,
L’air se trouble, et pour moi ce sont d’heureux présages.
Soutenez mon espoir, Dieux, qui le connoissez.

  
On voit paroître en l’air plusieurs nuages ; qui s’étant ramassés pour enfermer Circé et Silla, leur donnent lieu à l’une et à l’autre de se dérober aux yeux de Glaucus. Ensuite le Nuage s’ouvre et se dissipe des deux côtés du Théâtre
.

 

glaucus

Qu’espérez-vous de ces Nuages
Dans l’air par le vent dispersés ?
Ce sont pour vous de foibles avantages ;
Mais tout à coup je les vois ramassés.
Ils renferment Silla. Madame,
Des Charmes de Circé n’ayez aucun effroi,
Son Art ne tient point contre moi.
Accordez seulement quelque espoir à ma flamme,
Et je dissiperai… Mais qu’est-ce que je vois ?
Le nuage s’ouvre, il s’envole,
Et Silla, ni Circé… Quel pouvoir absolu
Rend le mien contre elle frivole ?

palémon

Pour cette fois vous manquez de parole,
Et la Magie a prévalu.

glaucus

Dorine.

dorine

Qui d’un mot fait descendre les nues,
A quelque pouvoir dans son Art.

glaucus

Vois ce qu’elles sont devenues.

dorine

Je vais chercher Circé ; mais à parler sans fard,
Ses vengeances me sont connues,
Vous y passerez tôt ou tard.