Confonde, en me bravant, la gloire de mon être ?
Mais de noires vapeurs obscurcissent les Cieux,
L’air se trouble, et pour moi ce sont d’heureux présages.
Soutenez mon espoir, Dieux, qui le connoissez.
Qu’espérez-vous de ces Nuages
Dans l’air par le vent dispersés ?
Ce sont pour vous de foibles avantages ;
Mais tout à coup je les vois ramassés.
Ils renferment Silla. Madame,
Des Charmes de Circé n’ayez aucun effroi,
Son Art ne tient point contre moi.
Accordez seulement quelque espoir à ma flamme,
Et je dissiperai… Mais qu’est-ce que je vois ?
Le nuage s’ouvre, il s’envole,
Et Silla, ni Circé… Quel pouvoir absolu
Rend le mien contre elle frivole ?
Pour cette fois vous manquez de parole,
Et la Magie a prévalu.
Dorine.
Qui d’un mot fait descendre les nues,
A quelque pouvoir dans son Art.
Vois ce qu’elles sont devenues.
Je vais chercher Circé ; mais à parler sans fard,
Ses vengeances me sont connues,
Vous y passerez tôt ou tard.