Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/268

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Mais qu’entends-je ?

  
On voit paroître un Faune avec une Dryade qui sort en chantant, et qui veut se retirer quand elle aperçoit Circé.


circé
à Dryade.

D’où vient qu’en nous voyant paroître,
Vous détournez vos pas, et cessez de chanter ?
Continuez, de grâce ; il est doux d’écouter,
Quand on sait comme moi quel plaisir en peut naître.

  
À Silla.

Ce sont Nymphes et Demi-Dieux,
Qui dans ce Bois font leur demeure,
Et qui de leurs concerts les plus mélodieux
Vous viendront à l’envi divertir à toute heure.

chanson de la dryade

Vous étonnez-vous
     D’un peu de martyre ?
C’est quand on soupire,
Que l’amour est doux.
La plus belle chaîne
Ne sauroit charmer,
Si l’on a de la peine
À se faire aimer
J’aime les plaisirs
Qu’on me fait attendre ;
Un objet trop tendre
Éteint les désirs.
La plus grande gloire
Qu’on trouve en aimant,
C’est lorsque la victoire
Coûte un long tourment.
  
Cette Chanson est suivie de ces Paroles, qui sont chantées par un Faune,
et par la même Dryade.