Aller au contenu

Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/270

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


circé

C’en est assez pour cette fois,
Allez. Que veut Dorine, et quel ennui la presse ?



Scène V


 
CIRCÉ, DORINE, SILLA.



dorine

Ah, Madame.

circé

Dorine.

dorine

À quel ardent courroux
Vous va porter ce qui se passe ?
Il n’est que trop certain. Vénus prend contre vous
Le Parti du Prince de Thrace.
En vain vous avez cru pouvoir l’assujettir.
Inquiet pour Silla qu’il a longtemps cherchée,
Il proféroit son nom, le faisoit retentir,
Quand deux Amours sont venus l’avertir
Que dans ce Bois vous la teniez cachée.
L’un d’eux prend soin de l’amener.
Vous l’allez voir ici paroître,
Et dans l’appui qu’il a, peut-être
Votre Art de son pouvoir, quoi qu’il veuille ordonner,
Aura peine à se rendre maître.

silla

Madame, au nom des Dieux, ne m’abandonnez pas.
Vous pouvez tout pour moi dans un destin si rude.

circé

Le remède à ce mal veut de la promptitude,
Et votre seule fuite en d’éloignés Climats
Peut calmer votre inquiétude