Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/271

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Thèbes où Mélicerte est aussi craint qu’aimé,
Par son hymen vous doit avoir pour Reine.
Par les routes de l’air souffrez qu’on vous y mène.
Il vous suivra de près, et de son cœur charmé
La conquête par là vous deviendra certaine.

silla

Je m’abandonne à vous.

circé

Paraissez devant moi,
Esprits qui m’écoutez.

silla

Ah Ciel ! Madame.

circé

Quoi,
Vous fuyez à les voir ? Que rien ne vous étonne,
Je réponds de votre personne.
Vous pouvez les souffrir sans en prendre d’effroi.
Partez, et pour Silla faites ce que j’ordonne.

  
Quatre Esprits viennent enlever Silla ; et quand elle est au milieu de l’air, quatre Amours se détachent du haut du cintre, et après avoir combattu quelque temps les Esprits, ils l’arrachent de leurs mains, et l’emporte dans le palais de Vénus.


J’ai l’avantage au moins… Mais qu’est-ce que je vois ?
Dorine, les Amours à mes projets s’opposent.

dorine

L’obstacle me surprend, qui l’auroit pu prévoir ?

circé

Quoi, de tout mes Charmes disposent,
Et l’on entreprendra d’en borner le pouvoir ?
Animez-vous, Esprits, qui toujours invincibles,
M’avez fait triompher en cent divers Combats.
Forcez vos Ennemis, et ne vous rendez pas.
À ma gloire contre eux seriez-vous insensibles ?
Mais quoi ? Vous reculez ? Vous cédez Silla ? Dieux !