Mon cœur las des malheurs que finira la paix
Avait en sa faveur prévenu vos souhaits,
Et j’allois proposer moi-même au roi son père
Ce que pour ce dessein j’ai jugé nécessaire.
De la Grèce offensée…
Il doit tout réparer,
Seigneur, et sait de lui ce qu’on peut désirer,
Ainsi de son côté ne craignez point d’obstacle.
Mais d’un triomphe entier donnez-nous le spectacle,
Et ne dédaignez point d’appuyer un projet
Où mon propre intérêt vous peut servir d’objet.
Par un secret instinct dont la force m’entraîne,
Ma tendresse prend part au sort de Polixène ;
D’abord que je l’ai vue elle a su me toucher,
Et je sens que mon cœur ne s’en peut détacher,
Pour ne la perdre pas demandez-la pour fille,
De son illustre sang par tout la gloire brille,
Et sa main pour Pyrrhus ne peut qu’être d’un prix…
Quoi, vous souhaiteriez qu’elle épousât mon fils ?
Cet Hymen qui rendra le calme à la Phrygie
L’assure d’une paix pour longtemps affermie,
Rien n’en rompra le cours s’il en serre les nœuds.
Ainsi que vos souhaits Polixène a mes vœux,
Mais Pyrrhus les partage, et j’aurois lieu de craindre
Que lui parler d’hymen ce ne fut le contraindre ;
Il est jeune ; à son âge on tremble à s’engager.
Vous n’avez rien pour lui, Seigneur, à ménager,
Tout l’amour dont jamais une âme fut capable…
Quoy, mon fils l’aime ?
Autant qu’il la connoît aimable,