Les traits que dans son cœur son mérite a tracés
L’ont si bien pénétré…
Madame, c’est assez,
Quand de Pyrrhus Amant l’intérêt vous amène,
Il suffit que je sais ce que vaut Polixène.
Pour assurer sa gloire et remplir vos souhaits
J’aurai soin que sa main soit le sceau de la paix,
Sans elle point d’accord, quelques offres qu’on fasse.
Vous refuseroit-on lors que vous faites grâce ?
Cet Hymen aux Troyens assure un sort si doux,
Que Priam recevra…
Je le crois comme vous,
Il voit pour lui la guerre en trop de maux fertile
Pour oser dédaigner l’alliance d’Achille ;
Voyez Pyrrhus, Madame, et me laissez rêver
A l’ouvrage important qu’il me faut achever.
Scène III
L’as-tu bien entendue, et conçois tu ma peine,
Alcime ? tout mon cœur se donne à Polixène,
Et dans mon propre Fils, par un revers fatal,
Prêt à me rendre heureux, je découvre un Rival ?
Plein d’un feu dont sur moi le pouvoir est extrême,
Je connois que Pyrrhus adore ce que j’aime,
Et de mon triste sort telles sont les rigueurs,
Que vivant par ma perte, il meurt si je ne meurs.
Ah, si des dieux jaloux la sévère injustice
Destinoit à ma flamme un si cruel supplice,