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CHANSON DE LA NYMPHE.

Amans, qui vous rebutez
De la fierté d’une belle,
Aimez, souffrez, méritez ;
La constance vous appelle
Aux grandes félicités.
Languir pour une inhumaine
Que d’abord en vain on poursuit,
C’est une cruelle gêne ;
Mais regardez-en le fruit,
Vous en aimerez la peine.

CHANSON DU BERGER.

Quand on differe à se rendre,
Une belle peut prendre
De la fierté ;
Mais contre un cœur tendre
Pourquoi défendre
Sa liberté ?

Le génie.

Achevez, & formez pour spectacles nouveaux,
Et des buissons & des berceaux.

[Les arbres qui ont paru sur la montagne, s’en séparent, & forment successivement des buissons, des allées, & des berceaux.]

Le génie poursuit.

Hé bien, Muse, es-tu satisfaite ?

Thalie.

Je t’admire & me tais.

Le génie.

Je t’admire & me tais.Après ce que tu vois,
Des fêtes dont l’amour me doit laisser le choix,
Puisque j’en prends le soin, ne sois plus inquiéte.