Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/342

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Le Marquis.

Qu’elle l’épouse ?Hé bien, elle sera contente.
C’est tout ce que je veux.

Olympe.

C’est tout ce que je veux.Ah ! Puis qu’il est ainsi,
Marquis, j’ai tort pour vous de m’en mettre en souci.
Puisque pour l’Inconnu vous avez tant de zéle,
Pour vous plaire, je vais le servir auprès d’elle.

Le Marquis.

Je ne m’en plaindrai point, favorisez ses feux,
Peut-être son bonheur me rendra-t-il heureux ;
L’amour a des douceurs & pour l’un & pour l’autre.

Olympe.

Un mérite aussi-bien établi que le vôtre,
Peut prétendre beaucoup, et…

Le Marquis.

Peut prétendre beaucoup, et…Je sai bien aimer,
C’est là mon seul mérite.

Olympe.

C’est là mon seul mérite.On le doit estimer ;
Et j’en connois fort peu, qui, comme la comtesse,
Ayant de votre cœur attiré la tendresse,
Voulussent consentir au chagrin sans égal,
Où vous peut exposer l’obstacle d’un rival.

Le Marquis.

Ce chagrin n’a sur moi qu’un assez foible empire ;
Et sans m’expliquer mieux, je puis ici vous dire
Que j’aurai vû remplir mes souhaits les plus doux,
Si la comtesse prend l’Inconnu pour époux.
Adieu, Madame.