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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/358

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Et je dois vous payer de la nécessité
Qui vous tient, malgré vous, dans mes fers arrêté.
Tâchez de les briser, si leur poids vous étonne ;
Sinon, mon cœur est libre, attendez qu’il se donne ;
Et quoi qu’enfin pour vous sa conquête ait d’appas,
N’exigez point de lui ce qu’il ne vous doit pas.

Le Chevalier.

Ah ! contre mon amour je vois ce qui s’apprête.
On veut…

Olympe.

On veut…Finissons là, j’ai quelque chose en tête ;
Et comme je vous crois généreux & discret,
Je veux bien avec vous n’en pas faire un secret.
L’inconnu par ses soins offre ici son hommage,
À lui vouloir du bien quelque intérêt m’engage.

Le Chevalier.

Qu’entends-je ? L’inconnu ! Madame, l’aimez-vous ?
Me quittez-vous pour lui ? Sera-t-il votre Époux ?
Vous a-t-il fait parler ?

Olympe.

Vous a-t-il fait parler ?Voilà de jalousie
Comme souvent sans cause on a l’ame saisie.

Le Chevalier.

Il est galant, je vois que vous en faites cas ;
Vous dédaignez mes vœux, & je ne craindrois pas ?

Olympe.

Non, puisque si pour lui ma bonté s’intéresse,
Ce n’est que pour lui faire épouser la comtesse.

Le Chevalier.

Favorable assurance ! En des maux si pressans,
Pardonnez si d’abord l’inconnu…

Olympe.

Pardonnez si d’abord l’inconnu…J’y consens,
Mais à condition que pour servir sa flamme
Vous verrez la comtesse, & ferez…

Le Chevalier.

Vous verrez la Comtesse, & ferez…Moi, Madame !