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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/359

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Le marquis qui l’adore est mon ami.

Olympe.

Le marquis qui l’adore est mon ami.Fort bien.
Le marquis vous est tout, & je ne vous suis rien.

Le Chevalier.

Madame…

Olympe.

Madame…À l’Amitié l’on doit un cœur fidéle,
Prompt, ardent ; pour l’amour, c’est une bagatelle.

Le Chevalier.

Mais si du marquis…

Olympe.

Mais si du marquis…Non, faites-vous son appui,
Je veux bien qu’il l’emporte, & vous laisse avec lui.
Adieu.



Scène III

LE MARQUIS, LE CHEVALIER.
Le Marquis.

Adieu.De quel chagrin vous vois-je atteint ? Il semble
Qu’elle sort en colére ; êtes-vous mal ensemble ?

Le Chevalier.

Oui, Marquis, & jamais amant ne fut traité
Avec tant d’injustice & tant de cruauté.
C’est peu que je la trouve ici toute changée,
À nuire à votre amour elle s’est engagée,
Et veut me voir servir l’inconnu contre vous.

Le Marquis.

Si vous la refusez, j’approuve son courroux.
Qui se déclare amant, doit tout à ce qu’il aime.

Le Chevalier.

Contre un parfait ami ? Contre un autre soi-même ?