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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/388

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Olympe.

À faire un conte en l’air l’âge lui sert d’excuse,
Il parle comme il peut, sans savoir ce qu’il dit.

Petite Bohémienne.

Pour moi, dont la science encor n’est pas si grande,
Que de tout comme lui je puisse discourir,
Si vous me le vouliez souffrir,
Je vais danser la sarabande.

La Comtesse.

Voyons. Quel passe-temps plus doux pourroit s’offrir ?


La petite Bohémienne danse, & après qu’elle a dansé, une Bohémienne chante les deux couplets suivans sur l’air de la sarabande.


CHANSON DE LA BOHÉMIENNE.

Il faut aimer, c’est un mal nécessaire
Quand le bel âge attire les amours.
Qui fait la fiére
Dans ses beaux jours,
N’est pas toujours,
Sûre de plaire.

On court toujours où brille la jeunesse,
Ménagez bien cet aimable printemps.
Pour la tendresse
Il n’est qu’un temps,
Et les beaux ans
S’en vont sans cesse.

Cette chanson étant finie, les Bohémiens font encore quelques figures en marchant ; après quoi, la même Bohémienne chante ces autres paroles sur un autre air que celui de la sarabande.