Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/387

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La Comtesse.

Laissons-là tout ce badinage,
Et songeons à nous divertir ;
Point de mort ni de mariage.

Le Chevalier.

Leur rapport ne peut rien que sur les scrupuleux,
Qui s’en font un fâcheux augure.

Olympe.

Et ces Enfans qu’ils menent avec eux,
Disent-ils la bonne-avanture ?

Petit Bohémien.

Croyez-vous qu’on nous mene en vain ?
Si vous voulez, je vous dirai la vôtre.

Olympe.

Je vous écouterai plus volontiers qu’un autre.
Venez, j’abandonne ma main.

Petit Bohémien.

Pour découvrir plus à mon aise
Ce que j’y vois de plus caché,
Avant toute autre chose, il faut que je la baise,
C’est-là ce que je mets toujours à mon marché.

Olympe.

Il peut garder son privilége,
Sans qu’on songe à le contester.

Petit Bohémien.

Il est doux de vous en conter,
Mais il faut se garder du piége ;
Vous êtes fine, fine, & vous ne dites pas
Tout ce que vous avez dans l’ame ;
Un amant déclaré brûle pour vos appas ;
Mais comme un autre en secret vous enflamme,
De ce premier, ma bonne Dame,
Vous avez peine à faire cas.

Le Chevalier.

Vous le voyez, Madame, un enfant vous accuse.
Condamnez mon jaloux dépit.