Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/410

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Laissent durer les peines ;
Ce sont de rudes gênes.
Mais d’un amant aimé
Plus on serre les chaînes,
Plus il en est charmé.

Le Vicomte.

Voilà mon amitié.

Olympe.

Voilà mon amitié.La chanson est jolie.
Mais en chantant toujours, le théatre s’oublie.

Le Comedien.

J’en aurai soin.

Le Vicomte.

J’en aurai soin.Allons-y faire travailler,
Et leur choisir un lieu commode à s’habiller.



Scène VII

OLYMPE, LE MARQUIS.
Olympe.

Si j’ai de l’Inconnu vanté l’amour extrême,
Vous n’en devez, Marquis, accuser que vous-même ;
Je ne l’aurois pas fait, si vous ne m’aviez dit
Que cet amour n’a rien qui vous gêne l’esprit,
Et que las d’étaler une vaine tendresse,
Vous lui verriez sans peine épouser la comtesse.

Le Marquis.

Madame, je l’ai dit, & ne m’en dédis pas.
Leur union pour moi ne peut manquer d’appas,
Je trouve en cet hymen tout ce que je souhaite ;
Mais pour m’en rendre encor la douceur plus parfaite,
J’ose vous demander une grace.