Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/413

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


ACTE V.



Scène premiere.

LE MARQUIS, VIRGINE.
Virgine.

Olympe s’abusant, vous en étes coupable.

Le Marquis.

Mais je ne lui dis rien qui ne soit véritable.
Voi ce qu’à l’Inconnu, pour hâter son espoir,
Par nos Comédiens elle faisoit savoir.

POUR LE GALANT INCONNU.

Vos manieres pour notre aimable comtesse sont si engageantes, que je n’ai pû me défendre d’entrer dans vos intérêts. J’ai feint que je vous avois rencontré dans le Bois, où vous m’aviez fort exagéré la passion que vous avez pour elle, & j’en ai pris occasion de faire de vous une peinture qui ne vous a pas nui dans son cœur. Il est à vous si vous vous hâtez de le venir demander. Profitez de l’avis que je vous donne. Il m’est important que vous ne différiez point davantage à vous découvrir, & vous devez peut-être assez au soin que je prens de faire réussir votre amour pour faire au plutôt ce que je souhaite.

Virgine.

C’est là contre soi-même employer son adresse.

Le Marquis.

Je l’en plains ; mais dis-moi, que pense la comtesse ?