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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/414

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Virgine.

Tout ce qu’on peut penser dans un dépit jaloux.
Elle en a mieux senti l’amour qu’elle a pour vous,
Et quoi qu’elle déguise en quel trouble la jette
L’ardeur que vous montrez de la voir satisfaite,
Elle ne peut souffrir le feint détachement
Qui semble la céder aux vœux d’un autre amant.
Ainsi ne doutez point que vous montrant pour elle,
Contre son espérance, & galant, & fidéle,
Elle n’accorde enfin à de si tendres feux,
Le doux consentement qui vous doit rendre heureux.

Le Marquis.

L’ordre est déjà donné pour me faire connoître ;
Après ce qu’on a sû, je dois enfin paroître.
Malgré moi dans le bois on iroit rechercher
Des vérités qu’en vain je prétendrois cacher.
On sait par le vicomte où la tente est dressée.

Virgine.

Et notre chevalier ?

Le Marquis.

Et notre chevalier ?Sa colere est passée ;
L’amour par l’espérance est bientôt adouci.

Virgine.

Il a pû voir pourtant qu’Olympe…

Le Marquis.

Il a pû voir pourtant qu’Olympe…La voici.
Laisse-nous un moment.