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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/440

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Scène III.

THALIE, CRISPIN, & plusieurs acteurs & actrices.
Thalie.

Melpoméne, ma sœur, m’en a déja parlé ;
N’avez-vous pas le fils de feu la Thoriliere ?

Crispin.

Oui, dont vous aimiez tant le pere.

Thalie.

De mes faveurs je l’ai toujours comblé,
Et sa famille aussi me sera toujours chere.

Crispin.

Tant mieux, la famille a peuplé,
En voici de la jeune espece.
Vous aimiez fort aussi, dit-on, la Champmêlé.

Thalie.

Assûrément.

Crispin.

Assûrément.Hé bien, tenez, voilà sa niéce.

Thalie.

J’aime à voir dans cette jeunesse
Des acteurs que j’aimois avec tant de tendresse,
Le mérite renouvellé.

Crispin.

Mesdames, voilà la déesse,
Par la faveur de qui nos ayeux ont brillé.

Une actrice.

À cet éclat, à cet air noble & tendre
Je connois bien une divinité ;
Mais, sans savoir son nom, oserai-je prétendre
Qu’elle reçoive avec bonté
Les hommages qu’on vient lui rendre ?