Aller au contenu

Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/505

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Vers elle j’aurois beau m’avancer sans effroi,
Je suis si malheureux, qu’elle fuiroit de moi.
Puis qu’ici sûrement elle m’offre son aide,
Pourquoi de mes malheurs différer le remede ?
Pourquoi, lâche & timide, arrêtant le courroux…



Scène IV.

SALSBURY, LE COMTE, LA DUCHESSE, suite de la duchesse.
Salsbury.

Venez, venez, Madame, on a besoin de vous.
Le comte veut périr ; raison, justice, gloire,
Amitié, rien ne peut l’obliger à me croire.
Contre son désespoir si vous vous déclarez,
Il cédera, sans doute, & vous triompherez.
Désarmez sa fierté, la victoire est facile ;
Accablé d’un arrêt qu’il peut rendre inutile,
Je vous laisse avec lui prendre soin de ses jours,
Et vais voir s’il n’est point ailleurs d’autre secours.



Scène V.

LA DUCHESSE, LE COMTE D’ESSEX, suite de la duchesse.
Le Comte.

Quelle gloire, Madame, & combien doit l’envie
Se plaindre du bonheur des restes de ma vie,
Puisque avant que je meure, on me souffre en ce lieu
La douceur de vous voir & de vous dire adieu !