Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/513

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De votre cabinet, quand je me suis montrée,
Il a presque voulu me défendre l’entrée.
Sans doute il n’étoit là qu’afin de détourner
Les avis qu’il a craint qu’on ne vous vînt donner.
Il hait le comte, & prête au parti qui l’accable,
Contre ce malheureux, un secours redoutable.
On vous aura surprise, & tel est de mon sort…

Élisabeth.

Ah ! Si ses ennemis avoient hâté sa mort,
Il n’est ressentiment, ni vengeance assez prompte,
Qui me pût…



Scène IV.

ÉLISABETH, LA DUCHESSE, CÉCILE.
Élisabeth.

Qui me pût…Approchez ; qu’avez-vous fait du comte ?
On le mene à la mort, m’a-t-on dit.

Cécile.

On le mene à la mort, m’a-t-on dit.Son trépas
Importe à votre gloire ainsi qu’à vos états ;
Et l’on ne peut trop tôt prévenir par sa peine
Ceux qu’un appui si fort à la révolte entraîne.

Élisabeth.

Ah ! Je commence à voir que mon seul intérêt
N’a pas fait l’équité de son cruel arrêt.
Quoi ! L’on sait que tremblante à souffrir qu’on le donne,
Je ne veux qu’éprouver si sa fierté s’étonne ;
C’est moi sur cet arrêt que l’on doit consulter,
Et, sans que je le signe, on l’ose exécuter.
Je viens d’envoyer l’ordre afin que l’on arrête ;
S’il arrive trop tard, on payra de sa tête ;