Aller au contenu

Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/561

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais le temps vous fera connoître votre erreur.
J’acheve cependant de vous ouvrir mon cœur.
Sur deux fiers ennemis j’ai besoin pour ma gloire
Que votre heureux secours étende ma victoire.
L’un que je dois combattre aux périls affermi…

Roger.

C’en est assez, Seigneur, nommez cet ennemi.

Léon.

Son nom vous le fera paroître redoutable ;
Mais l’amour rend mon cœur de trembler incapable.
C’est Roger.

Roger.

C’est Roger.Roger ?

Léon.

C’est Roger.Roger ?Oui, ce rival orgueilleux
Croit pouvoir mettre obstacle au succès de mes feux ;
Et Marphise avec lui par les armes s’apprête
À prouver que j’ai fait une injuste conquête.
Allons, mon cher Hyppalque, allons leur faire voir
Que nous savons confondre un téméraire espoir ;
Faisons qu’un sort honteux suive leur entreprise.
Je combattrai Roger, vous combattrez Marphise.
Mais d’où vous vient ce trouble, & qu’en puis-je juger ?
Ô Ciel ! Pourriez-vous craindre ou Marphise ou Roger ?

Roger.

Les craindre ? Moi, Seigneur ? Quoi qu’on puisse entre prendre,
Vos droits me sont connus, je m’offre à les défendre ;
Ne songez qu’au bonheur que l’hymen vous promet,
Je sai par quels moyens le plus fier se soumet.
J’irai trouver Roger, & prétens, quoi qu’il fasse,
Avec tant de succès arrêter son audace,