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Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/86

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Et si vous en croyez son doucereux jargon,
Votre fortune est faite avec lui ?

Isabelle.

Votre fortune est faite avec lui ?Tout de bon,
Par tant de qualités il mérite qu’on l’aime…
Il est fort riche.

Béatrix.

Il est fort riche.Bon, c’est la richesse même ;
Il vous l’a dit, pourquoi ne l’en croiriez-vous pas ?
Pour noble, on l’est d’abord qu’on fait le fierabras.
Ce fut là son début ?

Isabelle.

Ce fut là son début ?Mais quel mal en peut naître,
Puisque apprenant mon nom il se fera connoître ?

Béatrix.

Tenez-vous-en, de grace, à votre époux futur.
Avec lui l’abondance est pour vous un coup sûr ;
C’est là qu’il faut donner, le reste est bagatelle.



Scène II.

D. FERNAND, ISABELLE, GUZMAN, BÉATRIX.
D. Fernand.

Je t’apporte, ma fille, une bonne nouvelle.
Dom César ton époux est ici d’hier au soir.

Guzman.

Il est à quatre pas, qui brûle de vous voir,
Madame ; & comme il veut tout faire avec méthode,
Dans la crainte qu’il a de vous être incommode…

D. Fernand.

Il ne le sera point, qu’il vienne promptement.

Isabelle.

Son maître, ou je me trompe, aime le compliment.