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Scène V.

D. FERNAND, D. PASCAL, GUZMAN.
D. Pascal.

À ne vous rien cacher, votre infante Isabelle,
Beau-pere, est d’une humeur grandement telle-quelle ;
Elle n’a qu’à parler, si je ne lui plais pas.
Le bien, vous le savez, est un puissant appas ;
Je trouverai partout des femmes à revendre.
C’est par pure amitié…

D. Fernand.

C’est par pure amitié…Je le sai bien, mon gendre.
Quoi qu’Isabelle dise, elle sait comme moi
L’honneur qu’elle reçoit à vous donner sa foi ;
Mais souvent, par pudeur, une fille bien née
Parle de reculer le jour de l’hyménée ;
La grimace sied bien à son sexe.

D. Pascal.

La grimace sied bien à son sexe.Demain
Je me tiendrai donc prêt à lui donner la main.
Si je la trouve encor d’humeur contrariante,
Bon soir & bonne nuit.

D. Fernand.

Bon soir & bonne nuit.Elle en sera contente,
J’en répons. Cependant vous voulez acheter ?
Quelle somme faut-il que j’aille vous compter ?

D. Pascal.

Je crois n’avoir besoin que de cinq cens pistoles.

D. Fernand.

Au moins ne faites pas de dépenses frivoles.

D. Pascal.

Hé, beau-pere, il sera de l’argent après nous.
J’irai faire tantôt emplette de bijoux,