Aller au contenu

Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 5, 1748.djvu/95

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Isabelle.

Hé, mon pere, daignez m’accorder quelques jours.

D. Fernand.

L’insensée !

D. Pascal.

L’insensée !Il me faut mettre sur mes atours,
Et, pour me façonner, aller voir quelque Belle.
Béatrix de Guzman, j’ai des Lettres pour elle.
Ynès de Vélasco, je la dois voir aussi.

D. Fernand.

Non, mon gendre, il est bon que vous restiez ici ;
La noce pour demain. Quand vous en serez quitte,
Je prétens vous mener partout faire visite.

D. Pascal.

Volontiers, c’est le mieux d’être produit par vous.

Isabelle.

Mon pere.

D. Fernand.

Mon pere.Quoi, tu veux le perdre pour époux ?
Ynès & Béatrix, je n’ai rien à t’apprendre ;
S’il en voit une, adieu. Çà, qu’on songe à mon gendre ;
Qu’on aille donner ordre à son appartement,
Ma fille, ayez-y l’œil vous-même promptement,
Que tout soit propre.

Isabelle à Béatrix.

Que tout soit propre.Hélas ! Que je suis malheureuse !

Béatrix.

Le plus grand des malheurs, c’est celui d’être gueuse.

Guzman à Béatrix.

La Béatrix pour moi ne sent-elle encor rien ?

Béatrix.

Tout vient avec le temps, laisse faire.

Guzman.

Tout vient avec le temps, laisse faire.Fort bien.