Page:Taché - Les asiles d'aliénés de la province de Québec et leurs détracteurs, 1885.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
18
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

Après avoir constaté la belle apparence de l’intérieur de l’asile de Saint-Jean-de-Dieu au premier étage il ajoute : — « It is as we ascend the building that the character of the accomodation changes for the worst, the higher the ward, the more unmanageable is the patient supposed to be, the galleries and rooms become more and more crowded and the look bare and comfortless. The patients were for the most part sitting listlessly on forms by the wall of the corridor, while others were pacing the open gallery, which must afford an acceptable escape from the dull monotony of the corridor. The outlook is upon similar galleries in the quadrangle at the back of the building, and to a visitor, the sight of four tiers of palissaded verandahs, with a number of patients walking up and down the enclosed space, has a strange effect. These outside galleries are, indeed, the airing courts of the asylum. There are no others. If the patients are allowed to descend, and to go out on the estate, they do so in regular order for a stated time, in charge of their attendants, like a procession of charity school children. Those who work on the farms must be the happiest in the establishment. »

J’ai tenu à faire cette longue citation, comme spécimen de l’espèce de critique de M. le Dr Tuke, sur les asiles de la Province de Québec. La naïveté le dispute ici au mauvais vouloir ; il faut que l’english expert ait énormément compté sur la bonne volonté de son public, pour parler avec un pareil abandon de toutes précautions oratoires ou autres.

Le perspicace M. le Dr Tuke a découvert, à la Longue-Pointe, qu’à mesure que l’on passe, de la classe des fous propres, tranquilles, et amenables à un traitement curatif, aux classes des fous incurables, malpropres, turbulents, gâcheux, furieux et dangereux les choses deviennent de moins en moins aimables ; il a découvert cela dans les asiles de la province de Québec, mais il semble n’avoir point vu qu’il en est précisément de même, dans les asiles d’Ontario et partout ailleurs. S’il eut seulement interrogé ses souvenirs, ouvert les yeux, réfléchi un instant, ou bien consulté les rapports des asiles, cette vérité de M. de la Palice eut brillé pour lui, et il se fut épargné cette naïveté tout à fait incroyable.