Page:Taché - Les asiles d'aliénés de la province de Québec et leurs détracteurs, 1885.djvu/33

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by means of Conolly’s publications that the dogma became popular, and mischievous in proportion to its popularity. »

Je trouve dans le Dictionnaire de Jaccoud, à l’article Camisole, un excellent résumé de la question des moyens de contrainte à employer dans le traitement des aliénés, voici : — « La camisole, la ceinture à manchons ne sont que des instruments ; ce qu’il importe surtout de rechercher ce sont les règles qui doivent présider à leur emploi. Pinel, le premier, a tracé en maître les règles d’application des moyens coercitifs, et depuis on n’a fait que développer les principes par lui posés. Il faut, dit- il, accorder aux aliénés toute l’étendue de mouvement qui peut se concilier avec leur sûreté et celle des autres, leur laisser la liberté de courir, de s’agiter dans un endroit clos, en se bornant à la simple répression du gilet de force. Aux yeux de l’illustre maître, la camisole, prescrite et maintenue d’une manière temporaire, répond à une indication thérapeutique en maîtrisant les emportements du malade, lui laissant en même temps l’exercice nécessaire à la santé. Esquirol, Georget, Ferrus n’adoptèrent pas d’autres préceptes, insistant, dans leurs écrits, dans leur pratique sur la réserve, qu’il convient d’apporter dans l’usage des moyens de répression et, en même temps, sur leur incontestable utilité.

« Casimir Pinel dit avec raison que la non-restraint n’existe pas plus en Angleterre qu’en France, que les moyens de contrainte seuls sont différents et qu’il ne s’agit plus dès lors que de les comparer sous le rapport de leurs avantages et de leurs inconvénients. Sous quelque forme qu’on l’adopte, la contrainte est de toute nécessité dans bien des cas ; il faudrait, pour la supprimer, abolir du même coup les conceptions délirantes, les hallucinations qui engendrent les déplorables manifestations que nous avons tous les jours sous les yeux. Comment avoir autrement raison des penchants onaniques, des tendances à la destruction ? Comment s’opposer à ces besoins immondes qui portent les malades à manger leurs excréments, à boire de l’urine ?… L’usage temporaire de la camisole est alors le seul remède… Les moyens coercitifs ont l’avantage de ne priver les malades ni de la promenade, ni de l’air ; et, avec des appareils bien disposés,