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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/135

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DE SIAM. Livre II.
« joüer tous enſemble de ces inſtrumens, auſquels les femmes & les filles mêloient leurs voix & le bruit qu’elles faiſoient en frappant des mains.

Leur maniére de dancer.

« Ces deux troupes de gens s’étoient rangées en deux cercles renfermez l’un dans l’autre. Le premier, qui étoit extérieur & formé par les hommes, entouroit le ſecond ou celuy des femmes, qui étoit intérieur. Les uns & les autres dançoient ainſi en rond, les hommes tournant à droit & les femmes à gauche, tandis qu’un vieillard qui ſe tenoit debout au milieu d’eux un bâton à la main, battoit la mesure & régloit leur cadence. Leur Musique entenduë de loin paroiſſoit agréable, & même aſſez harmonieuſe ; mais pour leur dance elle n’avoit rien de régulier, ou plûtôt ce n’étoit qu’une confuſion.

Leur force & leur courage. Leurs mœurs.

Ces Namaquas ſont en grande réputation parmy ces nations, & ſont estimez braves, guerriers & puiſſans, quoyque leurs plus grandes forces ne paſſent pas deux mille hommes portans les armes. Ils ſont tous de grande taille & robuſtes ; ils ont un bon ſens naturel : & lors qu’on leur fait quelque queſtion, ils ne répondent qu’aprés avoir bien peſé leurs paroles, & toutes leurs réponſes ſont courtes &