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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/139

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DE SIAM. Livre II.

curieuſes, tant pour leur beauté que pour leurs vertus particulieres.

Le Commandeur du Cap fit un voyage dans les terres aprés nôtre départ.

Dans le voyage qu’on a fait, qui a duré cinq mois entiers, on a pénétré vers le Nord juſqu’au Tropique. C’eſt-à-dire qu’on a découvert deux cent lieües de Païs, marchant toûjours à dix, ou douze lieuës de la Mer Occidentale. M. le Commandeur Vanderſtell y étoit en perſonne, accompagné de cinquante-huit hommes bien armez. Il fit ſuivre ſa Calêche, & quarante Chariots, avec vingt-huit Chevaux, trois cent Moutons, & cent cinquante Bœufs. Ces derniers portoient le bagage, & traînoient les chariots, & les Moutons ſervoient à nourrir les Voyageurs. Il partit avec ſa Troupe du Cap de Bonne Eſpérance ſur la fin du mois de May, qui eſt le tems d’hiver en ce Païs ; il choiſit cette ſaiſon pour ne pas manquer d’eau & de fourage par les deſerts qu’il falloit traverſer. On a découvert quelques Nations différentes vers le vingt-huitième dégré de latitude, qui habitent un Païs agréable, & abondant en toutes ſortes de fruits & d’animaux. Avant que d’y arriver, on trouva quantité de déſerts & de montagnes, dont une étoit ſi haute, que M. le Commandeur nous aſſura qu’on avoit été quarante jours à monter au

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