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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/174

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VOYAGE

Ce qui nous fit remarquer que cette Iſle eſt beaucoup plus Occidentale, & par conſéquent plus proche de soixante lieuës du Cap de Bonne Eſpérance, qu’elle n’eſt marquée sur les Cartes Géographiques.

Cela fut cauſe que nous atterrîmes plus de ſoixante lieuës au dessus de la pointe la plus Occidentale de cette Isle que nous cherchions. Erreur qu’on doit attribuer aux Cartes & non pas à l’incapacité des Pilotes qui ont toûjours navigué très-juſte, & qui ſe ſont trouvez à terre, par leur point & par leur eſtime, le même jour, que nous l’avons vûë, ſoit à l’Iſle de Java ou au Cap de Bonne Eſpérance, comme nous l’avons déja remarqué. La vûë de ces terres nous paroiſſoit quelque choſe d’admirable ; elles ſont couvertes d’arbres d’une très-belle verdure, & qui répandent une odeur agréable juſques à deux & trois lieuës dans les Vaiſſeaux qui paſſent. Nous côtoyâmes cette Iſle avec un ſi bon vent, que nous fîmes dans un jour & demy les ſoixante lieuës que nous avions trop couru à l’Eſt ; le Lundy au soir sixiéme d’Aouſt, nous nous trouvâmes à l’entrée du détroit de la Sonde, que forment les Iſles de Java. & de Sumatra.

Mais ce qu’il y a de plus ſurprenant, &

Erreur conſidérable des Cartes Hydrographiques & Géographiques.

Atterrir, c’eſt, en terme de marine, arriver à une terre.

qui