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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/187

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DE SIAM. Livre III.

remède contre cette maladie qu’on appelle mal de terre, & qui n’eſt à proprement parler, qu’une corruption de ſang cauſée par la mauvaise nourriture & les viandes ſalées. Ce mal commence ordinairement par les gencives, qui deviennent d’abord toutes rouges, ensuite noires, & qui enfin ſe pourrirent entiérement ; de ſorte que pour empeſcher que cette corruption ne paſſe plus avant, il faut couper chaque jour les chairs pourries autour des dents quitombent ordinairement, ſi on n’y remédie. Cette corruption ſe gliſſe auſſi dans les jambes, & dans les cuiſſes, qui s’enflent & deviennent livides. On ne guérit ceux qui en ſont attaquez, qu’en les mettant à terre, & en leur donnant de bonne nourriture. Il y a quelques Chirurgiens qui les enterrent dans le ſable juſqu’au cou durant plusieurs jours ; d’autres les baignent dans l’eau douce, & l’on a vû souvent ces remedes réüſſir.

Avant que dem oüiller à la rade de Bantam, le Chevalier de Fourbin étoit allé par ordre de Monsieur l’Ambaſſadeur à la Ville, rendre viſite au Gouverneur. Mais à peine euſt-il paſſé une petite iſle, derriere laquelle nous moüillâmes, avant que d’être à la rade, qu’il apperceut la Frégatte à l’ancre, de l’autre côté de cette Iurole, à trois lieuës de

Reméde cõtre le mal de Terre

On envoye le Chevalier de Fourbin au Gouverneur de Bantam.

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