Aller au contenu

Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/188

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
138
VOYAGE

Bantam, & y alla tout droit. Son arrivée donna beaucoup de joye à tous ceux de la Maligne, qui étoient encore plus en peine de nous que nous n’étions d’eux : parce que l’oiſeau étant bien meilleur voilier que leur Frégate, ils nous croyoient déja bien avancez au delà de Bantam. Mais comme ils avoient trouvé des vents plus favorables que nous, dans la route qu’ils avoient priſes ; il y avoit déja 4. ou cinq jours, qu’ils étoient dans cette rade, sans avoir appris de nos nouvelles.

Ce fut de Monsieur de Joyeux, Capitaine de la Maligne, & de Monsieur du Tertre son Lieutenant, que Monsieur le Chevalier de Forbin apprit la maniére, dont le Gouverneur de Bantam avoit receu leur cõpliment. On luy dit, qu’on n’avoit pû avoir audiance du Roy, quoy qu’on l’eût attenduë long-tems, & que les Hollandois l’euſſent fait eſperer ; qu’on n’avoit pas même pu parler au Gouverneur de leur Nation qu’ils y ont étably, ny en obtenir permiſſion de prendre des rafraichiſſemens. Le Lieutenant du Fort fit entendre au ſieur du Tertre de la part du Roy de Bantam, & du Gouverneur, qui étoit malade, que les affaires du Roy ne permettoient pas à ſa Majesté de laiſſer mettre pied à terre aux Etrangers ; que ſon Trône n’étoit pas encore bien affermi ; que

Il rencontra la Maline, & revient à bord avec le Lieutenant de la Frégate.

Accueil peu obligeant qu’on fait à ceux de la Maligne, avant nôtre arrivée à Bantam.