Aller au contenu

Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/205

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
151
DE SIAM. Livre III.

jours contenté de faire reſalüer par le vaiſſeau Amiral, qui étoit à la rade. Mais ſur ce qu’on luy repréſenta, qu’il y avoit bien de la différence entre les Vaiſſeaux du Roy les autres, & que ſi la Fortereſſe n’avoit point encore rendu de ſalut, c’eſt qu’elle n’avoit point encore vû de Vaiſſeaux du Roy. Le Général ſe rendit, & promit qu’en conſidération du Roy & de Monſieur l’Ambaſſadeur, il feroit rendre le ſalut coup pour coup pour cette fois & ſans conſequence. Monsieur l’Ambaſſadeur fut fort content dans la ſuite des honnêtetez de Monſieur Campiche (c’eſt ainſi que s’appelle le Général) qui luy fit faire tres-ſouvent des complimens par les principaux de la Ville, & luy envoya, preſque tous les jours, toutes sortes de rafraîchiſſemens pour ſa table & pour les équipages des deux Vaiſſeaux.

Aprés que le Chevalier de Fourbin eût ainſi rendu compte de ſon voyage à Monſieur l’Ambaſſadeur, & qu’il l’euſt aſſuré que Monſieur le Général donneroit à ſon Excellence toutes les marques d’eſtime & de reſpect qui étoient deuës à ſon caraétére ; il fit entendre que les Jéſuites ne recevroient pas dans cette Ville le bon accueil qu’on leur avoit fait au