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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/214

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VOYAGE

qu’à ce qu’il eût parlé à Monſieur le General. Un moment aprés il revint, & nous mena par une galerie dans une autre Salle, qui n’étoit pas à beaucoup prés ſi grande que la prémiére.

Le Général de Batavia reçoit les Jeſuites avec beaucoup d’honnêteté & de bonté.

Nous y trouvâmes Monſieur le Général avec cinq ou ſix de ses amis, dont deux parloient fort bien François. On ne peut pas recevoir plus d’honneſtetez & de marques d’amitié que nous reçûmes de luy dés cette prémiere audiance. La joye qui paroiſſoit ſur ſon visage, ſes manieres careſſantes, & ſes discours obligeants nous faiſoient aſſés connoître la ſincerité de ſon cœur & de ſes ſentimens pour nous. Il ſe fit lire nos Lettres Patentes de Mathématiciens du Roy, & nous pria de luy raconter les obſervations que nous avions faites au Cap de Bonne-Eſpérance, ne ceſſant de nous loüer devant tous ces Meſſieurs qui l’accompagnoient.

Quand il eut appris que M. le Baron Van-Rhêden nous avoit logé au Cap, & la maniere dont il nous avoit reçûs & régalez, il nous proteſta qu’il ne luy céderoit pas cet avantage, & que ſi nous avions deſſein de mettre pied à terre, il nous prioit d’aller loger avec le Pére Fucity, à qui pour l’amour de nous il donna toute ſorte de liberté dés ce jour-là. Il ajoûta que le lieu étoit fort avanta-

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