partir pour aller au Palais de ſon Excellence. Il nous prit dans ſon bateau, & voulut à toute force ſe placer au deſſous de nous. Nous fûmes bien tôt rendus au Palais, où nous trouvâmes qu’on faiſoit la reveue des Gardes de Monſieur le Général, en sa préſence, dans une grande cour. Il y avoit quatre compagnies à pied & deux à cheval, d’environ cent hommes chacune, tous gens de bonne mine, bien armés, & habillez de la même couleur. Leur caſaque étoit jaune, la culotte rouge & fort large, & ils avoient tous des bas de ſoye. Les Gardes à cheval étoient montés ſur des chevaux de Perſe, qui ne ſont pas à la vérité fort grands ; mais qui sont pleins de feu & déchargés de taille. Ces chevaux paroiſſent être mal en bouche, peſans à la main, & portent la tête toûjours au vent ; mais je croy que ces défauts viennent de leurs mords, & de ce qu’ils ſont mal dreſſés.
La reveuë étant finie, nous montâmes par un eſcalier de pierre qui eſt au dehors, dans une grande Salle, ou nous trouvâmes des Gardes & des Pages de Monſieur le Général, tous habillez de la même maniere, avec cette ſeule difference, que les derniers ne portent point d’épée. M. le Thréſorier nous pria de l’attendre dans cette Salle, juſ-
