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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/222

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VOYAGE

trouverions pas ſon procédé, ny malhonnête ny injuſte ; qu’il nous prioit de garder des meſures, & de nous comporter de telle ſorte à l’égard des Catholiques, qu’on ne luy pût pas reprocher les marques d’eſtime & d’amitié qu’il nous avoit données & qu’il nous donneroit dans toutes les occaſions. Nous répondîmes en Portugais, que ſon Excellence ſeroit contente de nôtre conduite, & qu’elle n’auroit jamais lieu de ſe repentir des graces dont elle nous avoit comblés juſques-icy, & dont elle voudroit bien nous honorer à l’avenir.

La converſation tomba enſuite sur diverses choſes, on parla de nouvelles, & ſur tout du Roy, dont la gloire, la grandeur, la sagesse, de toutes les autres rares qualitez ſont connues & admirées juſques au bout du monde. Monsieur le Général prenoit tant de plaisir à nous en entendre parler, qu’il ne nous permit de nous retirer que vers la nuit, quoyque nous fuſſions avec lui dés quatre heures aprés midy. Il nous fit voir diverses curioſitez du Japon, entre autres deux Figures humaines d’une eſpéce de Plâtre, tres-bien faites & vêtues de Soye à la manière des Japonnois : l’une d’un Seigneur & l’autre d’une Dame. Il nous montra auſſi certains arbres dont le