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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/24

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VOYAGE

tection & de ſes libéralitez. Il avoit appris du P. Couplet que preſque tous les Jéſuites Francois qui eſtoient allez à la Chine il y a plus de trente ans avec le Pere Alexandre de Rhodes, eſtoient morts en travaillant dans les Miſſions de ce Royaume, qu’il n’y reſtoit plus que fort peu de Miſſionnaires, que cependant l’Empereur continuoit à les proteger, & qu’à ſon exemple les Vice-Roys & les Gouverneurs des Provinces leur étoient tres favorables ; & qu’enfin on y avoit un beſoin extréme d’Ouvriers Evangéliques, tant pour cultiver les Chrêtiens qui y ſont déja en grand nombre, que pour recueillir le fruit des eſpérances certaines qu’on a préſentement plus que jamais d’étendre la Foy dans ce vaſte Empire. I] avoit même déja donné une ſomme conſidérable pour les Jéſuites Francois qu’on devoit choiſir pour y accompagner le P. Couplet : & l’on ne penſoit plus qu’aux moyens de les faire paſſer ſous l’autorité de Sa Majeſté, lors que la Providence divine en préſenta une occaſion tres-favorable.

A peine le P. Couplet étoit-il parti pour Rome, qu’il arriva en France deux Mandarins Siamois, avec un Preſtre des Miſſions Etrangéres établies à Siam appellé Monſieur le Vachet. Ils venoient de la part des Mi-