niſtres du Roy de Siam, pour apprendre des nouvelles de l’Ambaſſade que le Roy leur Maître avoit envoyée à ſa Majeſté avec des préſens magnifiques, ſur un Vaiſſeau de la Compagnie des Indes nommé le Soleil d’Orient, qu’on diſoit avoir fait naufrage.
Sa Majeſté voyant les avances que le Roy de Siam faiſoit pour rechercher ſon amitié ; & que d’ailleurs on eſperoit, que ce Prince ſe feroit Chrêtien, ſi on luy envoyoit un Ambaſſadeur, Elle prit le deſſein de le faire, & d’envoyer auſſi par cette voye des Jéſuites François à la Chine, qui a grand commerce avec le Royaume de Siam, dont elle n’eſt éloignée que de cinq ou ſix cent lieuës.
Le Roy ordonne qu’on envoye fix Jeſuites Mathématiciẽs à la Chine.
Le Roy ayant déclaré ſur cela ſes intentions à Monſieur le Marquis de Louvois & au R. Pere de la Chaize ; ils demanderent d’abord à nos Supérieurs du moins quatre Peres qui fuſſent capables de travailler de concert avec Meſſieurs de l’Académie Royale, à la perfection des Siences & des Arts, de qui s’employaient en même têms avec les Miſſionnaires de la Chine à l’avancement de la Religion Chrétienne ; ils ajoutèrent qu’il falloit qu’ils fuſſent preſts à partir dans ſix semaines, ſur le Vaiſſeau
