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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/266

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VOYAGE

& les ſolives, & les petites branches à faire le toit & les murailles. Proche des Villages ſont des Bazars ou Marchez flottans, où les Siamois qui montent qui deſcendent ſur la riviere trouvent toujours leur repas tout préparé ; c’eſt à dire du fruit, du ris cuit, de l’Arraque (qui eſt une eſpece d’eau de vie faite avec du ris & de la chaux) & de certains ragouſts à la Siamoiſe dont les François ne ſçauroient goûter.

Le lendemain matin troiſiéme jour d’Octobre nous nous trouvâmes à Siam. Comme nous croyons que Monſieur de Metellopolis avoit pris les devants, nous allâmes d’abord au Séminaire pour luy rendre nos devoirs chez luy. Mais il n’étoit pas encore arrivé. En l’attendant nous dîmes la Meſſe pour rendre graces à Dieu de sa protection pendant tout le voyage, qui avoit été juſtement de ſept mois ; car nous étions partis de Breſt le troisiéme de Mars, & arrivés à Siam le troiſiéme d’Octobre.

De là nous allâmes à la maiſon du Pere Suarez, le ſeul Jéſuite qui fuſt alors à Siam. Le Pere Maldonat étant allé depuis quelque tems à Macao, d’où il devoit revenir vers le mois de Mars prochain ; nous paſſâmes par la Faiturie Françoiſe, c’eſt ainſi qu’on appelle le Comptoir des Marchands