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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/282

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VOYAGE

gneur de ſa Cour pour convenir des cérémonies de ſon entrée & de ſon audiance, afin qu’il ne s’y paſſât rien qui ne répondit à la grandeur & à l’amitié des deux Roys. Ces Mandarins répliquèrent à ſon Excellence qu’ils en avertiroient le Barcalon qui auroit l’honneur d’en parler à Sa Majeſté.

Le Roy de Siam donne ordre au Seigneur de Conſtance de régler avec Monſieur l’Ambaſſadeur les cérémonies de ſa reception.

Ils n’y manquèrent pas, & le Roy nomma ſur le champ le Seigneur Conſtance, avec ordre d’aller inceſſamment trouver Monſieur l’Ambaſſadeur, & de regler avec luy la maniere dont on le recevroit dans la Capitale & au Palais. Sa Majesté avoit déja dit publiquement, qu’elle ne vouloit pas qu’on obſervât à ſon égard l’ancienne coûtume de recevoir les Ambaſſadeurs du Mogol, de Perſe & de la Chine, & qu’elle conſentoit que l’Ambaſſadeur de France entrât dans ſon Palais l’épée au côté, & qu’il s’aſſît à l’Audiance, ce qui n’avoit jamais été accordé à aucun Ambaſſadeur.

Le Seigneur Conſtance ſe ſentit fort honoré de cet ordre, & vint trouver ſon Excellence. Aprés les prémiers complimens, M. de Chaumont parla de la converſion du Roy comme du principal ſujet de ſon Ambaſſade. M. Conſtance en témoigna de l’étonnement, & dit à Monſieur l’Ambaſſadeur,