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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/321

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DE SIAM. Livre IV.

tenoit debout, & toutes ces pointes qui touchoient immédiatement ſa peau ne le perçoient point. Ces divertiſſemens furent ſuivis de pluſieurs concerts exécutez par des Musiciens de diverſes Nations. La musique & les voix n’avoient rien de fort beau, mais la nouveauté & la diverſité leur donnoit de l’agrément & les faiſoit entendre ſans ennuy la premiere fois. Les Siamois, les Malayes, les Pegus & les Laos firent entendre leur harmonie chacun à leur tour, tâchant de ſe ſurpaſſer les uns les autres. Leurs instrumens reſſemblent aſſez aux nôtres, mais ils ſont fort imparfaits : il y en eut un qui nous parut extraordinaire, il étoit monté d’une douzaine de clochettes ſuſpenduës, qui étant légérement frappées avec de petits bâtons, rendoient un ſon tout-à-fait harmonieux. Enfin la ſcéne fut fermée par une autre Comédie Chinoiſe qui commença à laſſer un peu les ſpectateurs, déja fatiguez. Nous fûmes obligez d’aſſiſter à tous ces ſpectacles. Monsieur Conſtance nous ayant engagez à demeurer juſqu’à la fin, & Monsieur l’Ambaſſadeur nous ayant preſſez de ne le point abandonner.

Le vingt-huitième jour d’Octobre, qui étoit un Dimanche, nous apprîmes que le


Sortie publique du

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