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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/361

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DE SIAM. Livre V.

mées lors qu’ils partent pour aller à la guerre. Il fit à Monſieur de Joyeux Capitaine de la Frégate un présent ſemblable, mais il étoit moins magnifique.

Quelques jours aprés le Seigneur Conſtance en envoya de magnifiques à Monſieur l’Ambaſſadeur, à Monſieur l’Abbé de Choiſi, à Monſieur de Vaudricourt, à Monſieur de Joyeux, & à chacun des Gentilshommes de la ſuite de l’Ambaſſade. C’étoient des vaſes d’argent de la façon du Japon & des ouvrages d’Agathe, des Porcelaines fines en grand nombre & de toutes grandeurs, des robes de chambre de la Chine, des pierres de Bézoar éprouvées, de la racine de Ginſeng qui vaut huit fois ſon peſant d’argent, du bois odoriférant d’Aquila ſi eſtimé dans les Indes, du Thé excellent & en quantité. Ces présens parurent d’un ſi grand prix que pluſieurs crurent quelque temps qu’ils venoient de la part du Roy.

La pluſpart des jours qu’on demeura à Louvo se paſſèrent en ſpectacles. Le combat dont nous venons de parler fut ſuivy d’un autre d’Eléphans contre un Tigre : nous fûmes obligez de nous y trouver comme les autres, montez sur des Elephans. Nous ne nous ſommes point ſervis d’autre monture, pour ne pas ſcandaliser les Tala-

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