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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/369

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DE SIAM. Livre V.

montez ſur des Eléphans femelles qu’on a dreſſées à cet exercice, & ſe couvrent de feuilles d’arbre afin de n’être pas vûs par les Eléphans ſauvages. Quand ils ſont avancez dans la foreſt, & qu’ils jugent qu’il peut y avoir quelque Eléphant aux environs, ils font jetter aux femelles certains cris propres à attirer les maſles, qui y répondent auſſi tôt par des hurlemens effroyables. Alors les chaſſeurs les ſentant à une juſte diſtance, retournent ſur leurs pas, & menent doucement les femelles du côté de l’amphiteâtre dont nous venons de parler ; les Eléphans ſauvages ne manquent jamais de les ſuivre ; celuy que nous vîmes dompter y entra avec elles, & dés qu’il y fut on ferma la barriere ; les femelles continuèrent leur chemin au travers de l’Amphiteâtre, & enfilèrent queuë à queuë la petite allée qui étoit à l’autre bout ; l’Elephant ſauvage qui les avoit suivies jusques-là s’etant arrêté à l’entrée du défilé, on se ſervit de toutes ſortes de moyens pour l’y engager, on fit crier les femelles qui étoient au delà de l’allée, quelques Siamois l’irritant en frappant des mains, & criant pluſieurs fois, Pat, pat ; d’autres avec de longues perches armées de pointes le harceloient, & quand ils en étoient pour-

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