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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/396

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VOYAGE

de fer, placées à côté les unes des autres à un demi-pied de diſtance, qui occupent la largeur du terreplain entre le canal & le mur. Elles ſont armées d’un double rang de groſſes pointes de fer. On ne manque pas de les tendre toutes les nuits autour du Château, & elles ſervent à en défendre les approches. Au débarquement, Monſieur Conſtance nous avertit fort à propos de prendre garde à nous, ayant remarqué qu’un de nos Peres alloit deſcendre ſur le rivage. Il fit venir l’Officier de garde, & luy ordonna de faire lever ces chauſſes-trapes qui nous empêchoient de mettre pied à terre. Enſuite nous approchant le plus prés que nous pouvions des murailles, nous marchâmes dans un petit ſentier large de deux pieds qu’on laiſſe libre pour faire les rondes durant la nuit, & nous arrivâmes sur les onze heures du ſoir à la maiſon du Seigneur Conſtance.

On commence l’obſervation de l’Eclipſe devant le Roy.

Aprés avoir repoſé trois ou quatre heures, nous nous rembarquâmes pour nous rendre à la galerie où se devoit faire l’obſervation. Il étoit alors prés de trois heures aprés minuit. Dés que nous fûmes arrivez nous mîmes tout en état. Nous avions déja fait voir à Sa Majeſté par le moyen de Monſieur Conſtance un grand Type de l’Eclipſe,